Si vous me connaissez un peu, vous savez à quel point je tiens à l’artisanat et aux petites entreprises françaises. Depuis l’été 2023, c’est au moins sept marques françaises de couches lavables qui ont dû fermer faute de clients suffisants pour pérenniser leur activité.
Le gouvernement
Il va s’en dire qu’il y a beaucoup d’abus de ce côté là en défaveur des artisans et petites entreprises françaises.
Les tout petits artisans sont souvent en micro entreprises permettant ainsi de limiter les cotisations sociales (entre 12% et 22% du chiffre d’affaires total) mais sans pouvoir déduire les frais de fonctionnement (achat du matériel, frais d’envoi, assurances, impôts, CFE…). On fait ce choix là, mais en parallèle notre couverture et nos droits sont minimes en comparaison du nombre d’heures de travail que l’on fournit.
Pour les petites entreprises françaises qui ont d’autres statuts, c’est en moyenne 40% du chiffre d’affaires en pouvant déduire certaines charges ou un montant fixe tous les mois peu importe le chiffre d’affaires.
Même en prenant en compte ces cotisations, si nous devons nous arrêter de travailler parce qu’on est malade, qu’on a une grossesse ou autre, les indemnités journalières sont minimes. Nous devons donc bien anticiper en amont afin de couvrir un éventuel arrêt de travail en souscrivant à différentes possibilités qui nous couvrent en cas d’imprévus.
Le gouvernement a également décrété que lorsque l’on est entrepreneur et que nous déclarons nos chiffres d’affaires, les plafonds pour les prestations auxquelles nous pouvons prétendre telles que prime d’activité ou aides au logement sont bien plus basses et cela que l’on fasse un chiffre d’affaire de 50€ ou 3000€.
Par ailleurs, ces mêmes prestations sont calculées à partir de notre net après abattement (qui varie entre 34% et 50% du chiffre d’affaires) car nous nous versons bien évidemment un salaire décent (rires) réduisant encore une fois les sommes perçues sur le dernier trimestre.
Une autre injustice mais qui concerne la plupart des prestations sociales, c’est que tous les revenus d’un ménage sont pris en compte et non pas individuellement. Autant dire que pour les familles monoparentales avec un entrepreneur qui se dégage tout juste un revenu, les mois sont très difficiles. Pour un couple par exemple, si l’un des deux conjoints a un salaire dit élevé mais que l’autre conjoint ne dégage pas suffisamment de revenus, l’essentiel des dépenses reposera sur le conjoint salarié rendant ainsi son partenaire dépendant économiquement.
On est d’accord qu’il ne faut pas compter sur les prestations sociales pour vivre, mais cela permet néanmoins de tenir lorsque les mois sont creux ou que les potentiels clients sont eux aussi en difficultés en raison de la conjoncture.
Je suis mauvaise langue car l’état à réduit de 0,5% les cotisations sociales pour les micro-entrepreneurs (je sais pas si je dois rire ou pleurer).
Les entreprises françaises
Peu importe le statut que l’on a, notre but est aussi de pouvoir vivre de nos activités. Néanmoins entre les charges, le temps de travail et la valeur de nos produits nous devons fixer des prix qui pourrait sembler élevés. Dans mon entourage, il y a beaucoup de gens à leur compte dans différents secteurs d’activités et le constat est sans appel, ils ne se rémunèrent pas à leur juste valeur.
Cela se remarque notamment chez les artisans. Par exemple, pour confectionner une couche qualitative, entre le temps de patronage, de découpe, d’assemblage et de finitions, même avec de l’entraînement on est entre 1h30 et 2h de confection. Si on ajoute le prix des matières premières et des cotisations sociales pour un prix moyen de 20€, on atteint même pas le minimum salarial. Je ne parle même pas du temps de recherche des matières, des différents tests et du prix d’envoi (car on donne des cotisations aussi sur les frais d’envoi quand on est micro entrepreneur).
Il faut rappeler que nous sommes en France et qu’il y a un salaire minimum (SMIC) et des conditions de travail régies par le code du travail. Dans les pays asiatiques qui proposent des prix très concurrentiels ce n’est pas le toujours le cas ou mal encadré par les autorités locales.
Ce qui amène nécessairement les artisans et entreprises françaises à réduire le prix de leur produit pour rester plus ou moins concurrentiels. Certaines vont même devoir envisager des délocalisations d’ateliers au Portugal ou au Maroc afin de pouvoir continuer à garder la même gamme de prix malgré l’augmentation des matières premières.
Le consommateur
Avant d’être entrepreneure, je suis consommatrice. Il ne s’agit ici que d’un point de vue et vous êtes libre d’en débattre dans l’espace commentaire de cet article. Je ne vous apprend rien, depuis le Covid, les prix n’ont cessé de flamber, en revanche les salaires eux n’ont pas suivi. S’en est suivi la guerre en Ukraine puis le conflit Israelo-palestinien qui dure malheureusement depuis des décennies. Bien que selon moi, cela ne soit qu’un prétexte, les petites entreprises françaises se retrouvent en grande difficulté pour une grande partie d’entre elles.
Il va de soi que nous faisons attention à nos dépenses ces dernières années et qu’il faut faire des choix pratiques et économiques. Néanmoins, la plupart de ces choix impliquent des achats peu chers mais qui vont s’user sur une plus courte durée car nous avons du mal à voir sur le long terme.
Il y a des équivalents moins cher et plus résistants notamment en couches lavables, et moi la première trouve qu’il n’y a pas beaucoup de choix sur le marché européen pour certains modèles. Dans les cas où il n’y a pas d’alternative je conçois ce fait là, s’il est raisonné.
De nombreuses fois j’ai vu sur différents réseaux, des utilisateurs s’exposer avec 300 couches chinoises parce que moins chères mais surtout on peut varier les plaisirs.
Je trouve cette manière de consommer ridicule à la différence d’une famille faisant extrêmement attention à ses dépenses et qui va se faire un plaisir en achetant quelques couches qui lui font de l’œil ou suffisamment pour tourner car le prix des entreprises françaises ou européennes est bien trop élevé par rapport à sa réalité.
Par ailleurs, sans être économiste, je me dis que consommer en choisissant des entreprises françaises, c’est participer à l’économie et permettre de sortir d’une crise en faisant marcher les artisans.
Et c’est quoi la solution de Loca’toune ?
Je n’ai pas vocation à vous dire quoi faire, mais de faire vos choix en conscience. Depuis que j’ai ouvert en août 2022 j’ai toujours gardé la même ligne directrice : mettre en valeur les entreprises françaises.
Malheureusement cela a un coût que j’ai répercuté en ayant des produits venant de l’étranger. J’ai également limité l’augmentation des tarifs sur les locations mais j’ai dû le faire car je ne peux pas payer mes factures avec ma volonté de mettre en avant les entreprises françaises.
J’achète au maximum en direct aux artisans et entreprises françaises pour que leur marge ne diminue pas à cause des intermédiaires qui tirent les prix des fournisseurs vers le bas.
Je cherche aussi à offrir des prix accessibles à tous, tout en proposant le seul service de support disponible 7 jours sur 7, même les jours fériés pour que vous ayez les conditions optimales pour utiliser vos couches.
Aussi étant consciente des coups de cœur que vous pouvez avoir, vous avez la possibilité d’acheter ces modèles à plus bas prix qu’en neuf et en ayant la certitude de leur provenance, que je remplacerais par la suite en direct auprès des artisans et entreprises françaises.
N’hésitez pas à réagir en commentaire.
