Qui n’a jamais entendu dire sommeil et alimentation ne sont pas liés ou le sommeil est une acquisition. On a tous entendu ces petites phrases qui nous font plus ou moins culpabiliser sur notre façon d’agir. Je vous propose ma vision de ces idées reçues.
Comme bien souvent dans les articles que je vous propose, je n’ai pour but seulement de vous éclairer sur de potentielles pistes d’explorations en cas de doute ou besoin d’un éclaircissement.
Aujourd’hui, je vous propose de debunk un peu toutes les petites phrases que l’on entend depuis quelques années. Mais avant, je vous fait un rapide historique sur le sommeil.
Avant d’être les humains que nous sommes, nous sommes des animaux, et enfant, nous sommes une proie. Le réveil du nourrisson est avant tout un besoin biologique.
Bien avant notre ère, il servait de signal d’alerte pour prévenir la mort inattendue du nourrisson (MIN) anciennement appelée mort subite du nourrisson (MSN) – comme son nom l’indique, il n’y a pas de causes extérieures – car l’enfant tombe en sommeil profond.
Au Moyen-Age, la nuit de sommeil était divisée en deux, une partie de nuit et une partie l’après-midi, cela permettait aux paysans de travailler la terre lorsque les températures n’étaient pas trop élevées.
Le sommeil et l’alimentation ne sont pas liés
Je crois que c’est ce que j’ai le plus entendu depuis que je suis maman. Selon moi, c’est plus compliqué que juste c’est pas lié. Avez-vous déjà essayé de vous coucher le ventre vide ou en ayant fini le buffet à volonté de votre restaurant asiatique préféré ? Vous me direz que je prend l’exemple extrême mais justement tout le problème est là.
Le sommeil et l’alimentation c’est quelque chose de complexe qu’on ne peut pas résumer à “c’est pas lié”
J’ai longuement cru qu’en supprimant une tétée (mais cela vaut aussi pour les biberons) mon fils dormirait mieux… Je suis naïve me direz vous. Malheureusement, sans aucun impact, puisque mon fils avait faim. En tant qu’adulte, si nous avons faim la nuit, nous allons manger et nous nous rendormons paisiblement après. Pourquoi ferait-on différemment avec nos enfants ?
Un enfant dort mieux seul ou en cododo
J’ai aussi beaucoup entendu parler de cette histoire de dormir seul ou avec les parents, que ce soit dans le même lit ou à côté. Je ne m’en cache pas, nous sommes en cododo depuis plus de vingt mois.
Pourquoi nous dormons seuls ou en couple ? En occident, il est courant de faire dormir son enfant dans sa propre chambre assez tôt (en général aux alentours de six mois), la raison est toute simple, c’est une question initiale de consommation. En effet, un enfant qui dort dans la chambre parentale n’a ni besoin d’un lit, ni de draps, ni d’un tour de lit (même si je déconseille le tour de lit), ni d’un matelas…
Pourquoi nous dormons ensemble ? Un petit être comme un bébé vient de passer neuf mois dans le ventre de sa mère, et même si le foyer est doux, chaud et cosy pour un nouveau né, pour lui c’est un milieu hostile et froid. Dans la nature, les mammifères dorment ensemble, jusqu’à ce que la progéniture soit en âge de chasser et de se défendre par lui-même.
Par ailleurs, accepteriez vous de dormir loin de votre conjoint/e pour des questions sociales ?
Est-ce que le cododo ruine la vie intime ? J’ai beaucoup lu ce genre de commentaire sur les articles suggérés par les réseaux sociaux. Dans un premier temps, je rappelle que la parentalité de manière générale est épuisante que ce soit pour les papas ou mamans et que forcément si on est épuisé, les relations intimes deviennent plus que secondaires. Ensuite, c’est également l’opportunité pour un couple de tester de nouvelles choses, lieux…
Les parents vont écraser leur bébé. Il est clair qu’en cododo dans le même lit, il y a quelques règles à respecter. On oublie de cododoter si on a bu, si on a fumé ou si on est beaucoup trop fatigué. Même s’il fait froid et que c’est confortable, la couette et le coussin sont à proscrire. Bien entendu, il faut veiller à sécuriser le lit (mur, barrière, matelas…)
Les enfants, même si très forts en adaptation ont besoin de sentir que leur parent sont présents et proches d’eux, pour avoir un sommeil apaisé et réparateur, que cela soit dans la même chambre ou pas.
Il faut laisser son enfant pleurer
Celle-ci je l’ai peu croisé mais quand même. Sans être à l’affût du moindre petit cri, il faut savoir faire la différence entre les différents pleurs. Un enfant qui se réveille car il a perdu sa tétine ne va bien entendu pas hurler et peu attendre quelques instants que vous arriviez. Un enfant qui pleure car il a peur/ faim/ froid, c’est un besoin primaire et nécessite une action casi immédiate.
Cela ne veut pas dire que vous aller courir en panique pour que votre enfant soit satisfait, ce serait une forme d’esclavagisme. Mais ignorer le besoin vital de son bébé, c’est l’obliger à se débrouiller seul et cela lui apprend également qu’il n’a pas de personne de confiance.
Par la suite, il ne réagira plus quand il aura besoin (il existe pas mal d’études scientifiques sur le sujet) et plus tard, cela pourrait engendrer des troubles.
Finalement, le sommeil reste quelque chose d’encore méconnu et les vieilles idées ont la vie dure. Le sommeil c’est avant tout une question d’acquisition cependant si le sommeil de votre enfant est perturbé, il se peut que plusieurs choses extérieures interviennent.
Les pistes d’un mauvais sommeil
- Enfant trop ou pas assez couvert : on a tendance à avoir peur que notre enfant est trop froid la nuit, qu’on pense qu’en le couvrant il sera bien, mais beaucoup d’enfants ont chaud la nuit (même en hiver)
- Enfant malade : je vous apprend rien mais lorsque nous sommes malades nous avons tendance à mal dormir
- Un changement dans la vie quotidienne : que ce soit un changement dans la routine, un nouveau travail d’un des parents, un déménagement ou encore l’arrivée en collectivité les tout petits peuvent avoir du mal à gérer le changement.
- Une acquisition : les acquisitions demandent beaucoup d’efforts, que ce soit au niveau du physique ou du mental, le cerveau a parfois besoin d’un temps pour mettre les informations à leur place
- Un reflux : généralement on le reconnaît, les bruits de déglutition assez forts alors que votre enfant n’a pas bu ou mangé depuis quelques heures ou du aux régurgitations nombreuses. Dans ce cas, je vous conseille de consulter le pédiatre afin de vérifier.
- Les poussées dentaires : jusqu’ici j’ai été relativement épargnée mais les poussées dentaires la nuit c’est terrible, votre enfant pleure, semble douloureux et rien ne le calme et une fois la crise passée il se rendort épuisé par la douleur.
- Les pics de croissance : vous le remarquerez peut-être plus si vous allaitez, votre enfant sort plusieurs fois de son sommeil pour réclamer à manger
Vous l’aurez compris, il existe une multitude de raisons expliquant une perturbation du sommeil. Ce n’est pas une science exacte mais des pistes de réflexion. Certains enfants dorment bien dès la naissance, d’autres non. Ce n’est pas une fatalité même si le manque de sommeil reste une torture pour celui qui le subit.
Si malgré les pistes que vous avez exploré rien a changé, vous pouvez toujours faire appel à un coach en sommeil. Vous pouvez par exemple faire appel à Marine des copains de Morphées.
