Pour ce premier article un peu en dehors des couches lavables, j’ai voulu vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur : l’allaitement
Quand on est enceinte, la façon dont on va nourrir notre enfant est un sujet inévitable.
Avant d’aller dans les détails, je fais un petit rappel de tolérance. Chaque parent fait comme il veut et peut en fonction des informations qui lui sont données et le contexte dans lequel l’enfant évolue.
Cet article sera décomposé en plusieurs parties, selon les informations que j’ai eu de la part des professionnels de santé qui m’entourent et en m’appuyant sur le site de la leache league.
La composition du lait maternel
Le lait maternel est crée pendant la grossesse, mais n’est pas encore le lait comme on l’imagine. Ce colostrum est un concentré des nutriments essentiels pour les premiers jours de vie de bébé. Il est tout à fait normal d’en perdre ou pas pendant la grossesse.
Le colostrum a une teinte orangée en raison de la présence de protéines et d’anticorps. Petit à petit, le colostrum va se transformer en lait contenant en plus de l’eau sucrée du gras nécessaire au bon développement.
La magie du lait maternel, c’est qu’il s’adapte à tout les âges, ce qui rend la composition variable mais réellement adaptée à votre ou vos bébés.
Préparer un allaitement
J’ai beaucoup entendu qu’il fallait stimuler la poitrine pour stimuler la lactation, rien ne stimulera mieux votre production que d’avoir votre bébé au sein ou en peau à peau.
Dans un premier temps, informez votre maternité ou votre sage femme de votre souhait d’allaitement pour que ce soit inscrit au dossier. Vous pouvez tout à fait choisir de ne pas le faire puis changer d’avis, n’oubliez pas que c’est vous le parent.
Vous pouvez aussi vous préparer des boissons galactogènes notamment si vous avez une césarienne de programmée, cela facilitera la mise en place de la lactation.
Qui peut allaiter ?
A moins d’avoir une maladie ou un traitement incompatible (je vous invite à regarder sur e-lactancia ou le crat pour vos traitements en plus de l’avis du professionnel qui vous l’a prescrit) toutes les femmes peuvent allaiter.
Combien de temps dure un allaitement ?
Une tétée en elle-même ne se chronomètre pas. Des bébés prendront ce qui leur faut en 10 minutes d’autres en 20. Les premières semaines votre bébé peut-être une vrai moule sur son rocher avec des tétées qui semblent interminables mais cela est nécessaire pour mettre la lactation en place.
La durée exacte de l’allaitement est difficile à connaître car beaucoup de variantes entrent en jeu. Par exemple, une grossesse pourrait mettre fin à un allaitement, on appelle cela le sevrage induit.
On parle de sevrage naturel entre deux et quatre ans. Dans certains pays, il est tout à fait normal d’allaiter jusqu’à six ou sept ans.
Les carrences
On entend beaucoup parler des carences quand on allaite et à juste titre. En Europe, nous avons tendance à manquer de vitamine D, les PCN (préparations commerciales pour nourrissons) sont supplémentées mais pour le lait maternel nous avons deux options. Nous supplémenter nous-mêmes pour que bébé bénéficie des apports, ou alors le supplémenter en direct.
Du côté de la maman, beaucoup d’énergie est mise à contribution lors de l’allaitement et les réserves de nutriments et vitamines peuvent fondre comme neige au soleil puisque tout est mis en premier pour bébé. Je vous conseille de vous rapprocher de votre médecin pour faire un point notamment pour la ferritine (qui peut causer des douleurs osseuses, de la fatigue, des fringales et dans certains cas des troubles dépressifs)
Les différents allaitements
Il existe autant d’allaitement que de couple d’allaitement (maman et bébé, parents et bébé…) mais on retrouve quatre principaux types d’allaitements, aucun n’est meilleur que celui qui vous est adapté.
L’allaitement exclusif au sein : Bébé ne tête qu’à la source
L’allaitement mixte : Bébé tête à la source et a un PCN
Le tire allaitement exclusif : Bébé ne boit pas au sein mais consomme du lait maternel
Le tire allaitement mixte : Bébé consomme du lait maternel tiré et du PCN
L’allaitement au travail
Je pense que le sujet mérite un article à lui tout seul tant de nombreux parents sont touchés par le sujet, mais sachez que vous avez le droit à une heure dans la journée pour allaiter ou tirer votre lait en fonction de ce que décrit votre convention collective.
Pour ceux qui ont des métiers qui ne permettent pas des pauses d’une heure (notamment les infirmières et professions de santé), il existe des tire lait nomades qui se glissent dans le soutien-gorge. C’est pas l’idéal je vous l’avoue.
L’allaitement ça fait mal ?
Un allaitement NE DOIT PAS faire mal. Oui, au début cela peut paraitre tout drôle, surtout si vous avez les tétons sensibles. Mais si vous avez mal, ce n’est pas normal, je vous invite à en parler à l’infirmière, pédiatre ou autre professionnel de santé.
Si vous avez des douleurs, vous ne devez pas les minimiser car cela peut amener à des conséquences pas tip top, dont l’engorgement et les fameuses crevasses. Votre bébé, selon l’origine de la douleur, peut même perdre du poids.
Parmi les causes les plus courantes, on retrouve, une mauvaise position d’allaitement (la madone n’est peut être pas la plus adaptée par exemple), un frein de langue, l’administration d’antibiotiques pendant le travail.
Je vous ferais un article détaillé sur se soigner en allaitant si cela vous tente.
Les aliments interdits
Contrairement à la grossesse, rien n’est réellement interdit de consommer pendant l’allaitement. Tout est une question de quantité.
Pendant la grossesse, il est fortement déconseillé de consommé de la charcuterie ou des fromages au lait cru en raison des bactéries qui peuvent être contenues et mal se digérer et être transmises par le placenta alors que le fœtus n’a pas encore les anticorps nécessaires. Pendant l’allaitement à moins d’avoir un bébé allergique ou intolérant aux PLV, vous pouvez tout à fait en consommer.
Les aliments qui coupent la lactation : j’ai beaucoup entendu dire qu’il ne fallait pas consommer de persil en allaitant, et à moins que vous mangiez un bouquet à chaque repas il n’y a que très peu de risques. Le risque majeur étant dans la quantité.
Alcool : Pendant la grossesse il est fortement déconseillé de ne pas consommer d’alcool par rapport aux dégâts que cela peut entraîner sur la formation du cerveau du fœtus. S’il est consommé de manière occasionnelle pendant l’allaitement (en ne dépassant pas la dose légale pour conduire), cela ne pose pas de souci (à titre indicatif, le pic d’alcoolémie, arrive une heure après la consommation du verre).
Tabac : Il n’existe pas de données suffisamment fiables concernant le passage de la nicotine dans le lait donc, je ne peux que vous conseiller de limiter votre consommation. Il en va de même pour les drogues « douces ». Les données existantes relatent une possible accoutumance à la naissance lors de la consommation pendant la grossesse.
Si vous avez une addiction à l’alcool, au tabac ou à des drogues, je vous conseille de vous rapprocher de votre professionnel de santé ou d’un centre anti addictions.
Le Co allaitement
Je ne le pratique pas donc je ne pourrais pas vous donner mon ressenti, mais il faut garder à l’esprit que cela reste fatiguant et qu’il est nécessaire d’avoir une bonne hygiène de vie pour suivre le rythme.
On peut déjà parler de Co allaitement dès la grossesse, car le corps se prépare petit à petit à accueillir ce petit être qui est actuellement au chaud. Il se peut qu’au cours de la grossesse le ou les ainés n’aient plus de lait et tètent à vide, et cela peut être une raison de sevrage temporaire ou définitif.
Vous pouvez choisir de garder un sein pour un enfant dans le cadre d’un double allaitement. De ce que j’ai pu lire, notamment pour les premiers jours, il est essentiel que le nouveau né tête en premier pour avoir le maximum de nutriments. Le grand frère ou grande sœur pourra venir téter juste après.
Peu importe le mode de fonctionnement que vous choisissez, la communication avec le ou les ainés est essentielle pour que tout le monde trouve ou garde sa place.
Petites infos supplémentaires
- L’OMS recommande à minima 6 mois d’allaitement exclusif et de poursuivre jusqu’à deux ans voire même plus
- L’allaitement réduit les risque de dépression post-partum
- L’allaitement facilite la récupération après l’accouchement (grâce aux tranchées)
- Les selles de bébés allaités sont hydrosolubles, parfait pour utiliser des couches lavables
- L’allaitement réduit les risques de développer un cancer du sein
Vous en savez à présent un peu plus sur l’allaitement.
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